Après nous, le déluge ?

Aujourd’hui, j’ai envie d’évoquer un sujet qui me taraude par intermittence. Roulement de tambour : la fin du monde. Vous avez dû noter combien nombreuses sont les catastrophes climatiques, sanitaires, politiques en cours dont les médias se font l’écho actuellement… Bref, on dirait que le monde ne tourne plus rond.

Avant-hier, alors que je me promenais à la Fnac, j’ai remarqué que les best-sellers traitaient tous du désastre susceptible d’arriver à plus ou moins longue échéance : l’un est de Fred Vargas (L’humanité en péril), l’autre écrit par un écolo coiffé à la Francis Lalanne et le troisième par le « collapsologue » Pablo Sevigne (Comment tout peut s’effondrer). Programme réjouissant me direz-vous !

Eh bien, malheureusement, je ne vais pas vous dérider car, peut-être en raison de mon tempérament pessimiste, je pense que ces trois auteurs ne racontent pas que des bêtises. Oui, la fin du monde me semble éventuellement possible au XXI ème siècle. S’il me lisait, mon père se gausserait déjà de mes propos : « Arf, depuis des siècles, il s’en est passé et on est toujours là ». Grand fou des trente glorieuses, eh, eh !

Je ne pense pas à la fin du monde dans le sens où notre planète – BAM – exploserait d’un coup comme du pop-corn dans un micro-onde. Par contre, j’ai peur que les collapsologues aient raison et que le monde tel que nous l’avons connu voit ses jours comptés. En clair, un effondrement de la civilisation, soit lent, soit brutal, selon la catastrophe qui nous tombera sur la tronche : guerres, désordres climatiques, ou encore maladie mortelle. Perspectives glaçantes (clin d’œil à une personne qui se reconnaîtra).

Ce qui m’a mis dans ce charmant état d’esprit récemment est un roman d’anticipation d’une auteur canadienne Emily St-John Mandel : Station Eleven. J’avais lu dans je ne sais plus quel magazine féminin des critiques élogieuses de ce livre finaliste du National Book award en 2014. Il est vrai que le pitch comprenait tous les ingrédients susceptibles d’attirer mon attention.

Suite à une pandémie, l’humanité est quasiment anéantie. Des rescapés tentent de survivre dans un environnement désormais hostile. La Symphonie, une troupe shakespearienne itinérante, tente d’apporter dans les rares poches de civilisation restante culture, réconfort et évasion. Mais chaque bourgade recèle son lot de dangers !


Je résume vraiment dans les grandes lignes le sujet du roman. Effectivement on y suit de nombreux personnages – une star de cinéma, son ex-femme, son ami d’enfance etc. -dont les destins sont entremêlés et cela dans le passé – avant le cataclysme – et après celui-ci (pour ceux qui y survivent !) J’ai vraiment été captivé par l’intrigue et ses multiples rebondissements qui m’ont rendue bien songeuse.

La grande question est : survivrai-je dans un tel cas de figure ? Dans Station Eleven, la grippe de Géorgie élimine 99 % de la population mondiale. Si Ebola débarquait demain à Paris, l’attraperai-je immédiatement ? A ce stade, peu d’inquiétude pour la suite car il n’y en a plus de possible ! Mais si j’apprenais comme dans le livre, via les réseaux sociaux par exemple, qu’Ebola venait de se répandre dans les hôpitaux parisiens, que devrais-je faire ? J’imagine que je planterais mon boulot, volerais le premier vélo venu pour éviter le RER infesté de microbes, et me farcirai une journée à pédaler comme une dératée pour fuir l’agglomération et surtout retrouver ma petite famille chérie. Si cette première tentative de survie réussissait, comment nourrirais-je mes rejetons ? Irais-je piller le Carrefour Market alors que l’anarchie s’emparerait de notre société ? Et VOUS, que feriez-vous ?

Pour ma part, je pense malheureusement que je ne serai pas taillée pour survivre. Je ne sais rien faire d’utile : chasser, construire, fabriquer, se battre… Et je ne cours vraiment pas vite… Que notre société nous enseigne aujourd’hui qui nous permettrait de résister à un cataclysme demain ? Eh bien pas grand-chose. Sans électricité, nous sommes perdus.

En clair, il paraît absolument nécessaire qu’aucun drame mondial n’ait lieu (j’aimerais atteindre la retraite, merci). Si nous n’avons pas beaucoup de prise sur certaines décisions géostratégiques prises par les grands de ce monde, je pense encore que nous pouvons peser chacun à notre échelle dans notre quotidien en essayant d’avoir un mode de vie eco friendly. Tous ensemble, nous pouvons aussi faire passer des messages à nos dirigeants. Qu’on approuve ou non le mouvement des gilets jaunes, il faut reconnaître qu’il a su se faire entendre.

L’Amazonie brûle actuellement, cela interpelle. Imaginons qu’elle disparaisse, quels seront les impacts sur notre planète ? Question terre à terre : manquerons-nous d’oxygène ? Est-ce que cette fameuse fin du monde deviendra palpable ? Je n’en sais rien.

Source photo : lavoixdunord.fr

J’espère que ce post ne vous a pas mis le moral dans les chaussettes. Même si j’ai du vague à l’âme de temps à autre (les images de l’Amazonie en feu), je suis convaincue que notre magnifique planète peut être préservée et transmise à nos enfants car elle comme nous avons une immense capacité de résilience.

Si vous redemandez de l’atmosphère post-apocalyptique, voici deux suggestions de lecture :

  • En un monde parfait de Laura Kasischke
    Une grippe mortelle décime la population mondiale. Une hôtesse de l’air qui vient juste d’épouser un séduisant pilote de ligne se retrouve assignée à résidence avec les marmots de celui-ci, peu accueillants avec cette jeune belle-mère. 
    Cela commence comme un Harlequin pour tourner au drame psychologique quand le pilote disparaît.
  • La route de Cormac McCarthy
    Un père et son fils errent dans un monde ravagé, pollué, invivable, hanté par des cannibales.
    Une claque magistrale : je ne me suis jamais remise de ce livre qui m’a effrayé au plus haut point. La fin m’a fait pleurer comme une madeleine. Un roman magnifique mais à éviter aux âmes sensibles.
    Un film a été tourné avec Viggo Mortensen. Ne comptez pas sur moi pour le voir.

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